samedi 9 juin 2007

Un an.

Il y a presque un an, elle l'a vu, et a pensé: C'est LUI.

Il y a presque un an, elle a serré sa main dans la sienne et a souhaité garder sa peau contre la sienne pour la fin de ses jours.

Il y a presque un an, elle a pensé: Seigneur, donnez nous une chance. Une seule.

Il y a presque un an, elle a analysé sa posture en se disant : ses yeux et ses mains se tournent vers moi. C'est un bon signe.

Il y a presque un an, elle s'est longuement regardé dans le miroir et a dit: je l'ai trouvé.



Depuis un an ou presque, elle a tout essayé, dévoilé, montré, insinué, dit, et presque crié.

Depuis un an ou presque, elle a attendu, patienté, s'est sacrifiée et s'est tue.
Depuis un an ou presque, elle n'a laissé personne d'autre approcher son coeur.

Depuis un an ou presque, elle essaie de comprendre.

Depuis un an ou presque, elle se bat contre elle même.



Pendant un an, elle a cessé de raconter sa vie à ses amis, pour préserver l’intimité de cette histoire qui n'existait que dans sa tête.

Pendant un an, elle se disait: enfin mon tour pour vivre cette belle expérience.

Pendant un an, elle n'a pas arrêté d'analyser ses mots, ses regards, ses gestes, ses sourires et ses silences.

Pendant un an, elle a refusé de croire ce qu'elle avait pressenti depuis les premiers mois, que c'était impossible, qu’ils n’étaient pas fait l’un pour l’autre.

Pendant un an, elle lui a donné chance après chance.



Aujourd’hui, il est temps de tourner la page.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour,
Cela fait un petit moment que je n'ai pas laissé de commentaire mais ce post me fait réagir.
De ce que tu as écrit j'ai envie de faire une analyse textuelle. Après tout ce qui nous est livré à nous lecteurs ce n'est qu'un texte. C'est à travers ce texte qu'Elle, se révèle à nous. En tant que lecteurs, Elle, se révèle à nous comme un personnage paradoxal. Sa description nous la montre dire et faire tout et son contraire en même temps. Ainsi on apprend que :
"Depuis un an ou presque, elle a tout essayé, dévoilé, montré, insinué, dit, et presque crié."
Pour réaliser juste après qu'en fait, peut-être, ce qu'elle a réellement fait était:
"Depuis un an ou presque, elle a attendu, patienté, s'est sacrifiée et s'est tue". L'on s'interroge alors pour savoir qu'elle est la part "réelle" et la part "fantasmée". A-t-elle dit et crié ou bien est-ce la passivité et le silence de la deuxième assertion qui la caractérisent le mieux?
Ce qui est sur c'est que, Elle, de son aveux même vit un conflit intérieur. Elle nous dit
"Depuis un an ou presque, elle se bat contre elle même". Et de nouveaux, pris par notre empathie envers elle nous nous interrogeons: n' est Elle pas son propre obstacle? A trop refaire son monde, dans sa tête, ne s'empêcherait-Elle pas tout simplement d'en jouir?
Elle apparaît comme un personnage à multiples facettes qui aime brouiller les pistes. Après nous avoir entraînés dans son histoire et après avoir gagné notre sympathie et notre empathie, Elle revient pour nous faire douter de l'existence même de son histoire:
" Pendant un an, elle a cessé de raconter sa vie à ses amis, pour préserver l’intimité de cette histoire qui n'existait que dans sa tête." Jeu de piste? Mise abîme de l'imaginaire dans le réel dans l'imaginaire? Alors schizophrène, Elle ? Non, Elle, veut simplement nous faire croire qu'elle est lucide, voire extralucide puisque Elle nous dit qu'elle connaît les choses et leur devenir avant même qu'elles ne se produisent:
" Pendant un an, elle a refusé de croire ce qu'elle avait pressenti depuis les premiers mois, que c'était impossible, qu’ils n’étaient pas fait l’un pour l’autre". Seulement voilà, nous qui lisons son histoire nous sommes plus enclins à la qualifier de défaitiste. Un jugement trop dur diront certains. Pas si on met bout à bout deux affirmations pourtant séparées dans le texte:
" Il y a presque un an, elle a pensé: Seigneur, donnez nous une chance. Une seule." Et
" Pendant un an, elle lui a donné chance après chance." Le Seigneur leur a donc donné plus d'une chance puisque Elle n'a pas arrêté de donner chance après chance. A-t-Elle donné les bonnes chances alors? A-t-Elle saisi, Elle même, LA ou LES chances que le Seigneur lui a donné? N'est-Elle pas passé à côté de toutes les chances parce que dans sa tête cela ne correspondrait pas à sa prédiction, à savoir que cela ne pouvait pas marcher? L'on ne s'étonnera donc pas que la seul affirmation nette voire péremptoire est la dernière, celle qui affirme qu'il est temps de tourner la page. Celle qui réconcilie Elle avec ses certitudes au dépend de ses possibles.

SABA a dit…

Waw. Quelle analyse!! Mais je pense quand meme qu'on ne peut pas analyser tant que l'on a pas tous les éléments de l'histoire. Si histoire il ya, me diras tu. Oui, les phrases, telles que tu les reprends ne paraissent pas des plus cohérentes si on se met à les dissequer.

Oui, Elle a probablement vécu la plus grande partie de son histoire dans sa tete, toute seule.

Elle a dévoilé, montré, insinué, dit, et presque crié. C vrai.

Elle a attendu, patienté, s'est sacrifiée et s'est tue à la fin. C tout aussi vrai.

Elle aurait pu faire mieux, être plus directe, plus claire, plus forte. Mais elle avait peur, peur de le perdre, peur de regretter, peur de faire le mauvais choix.

C vrai, qui ne risque rien n'a rien, mais c plus facile à dire qu'à faire.

Peut etre qu'en fait, Elle prefère encore laisser tomber ses espoirs que de courir le risque d'un échec. Mais pour parler des raisons de sa peur il faudra un autre post.

Oui, le personnage est complexe, mais qui a dit que les humains ne le sont pas?